La recherche au coeur du Zoo de La Flèche

Au Zoo de La Flèche, un programme de recherche scientifique qui pourrait permettre de mieux protéger les otaries de Californie. 

Une otarie est-elle capable de sentir les odeurs sous l’eau ? Si oui, comment ? Peut-elle faire la différence entre deux odeurs de poissons ? Entre deux êtres humains ? A-t-elle des odeurs favorites ? D’autres sont-elles répulsives ?

Voici quelques-unes des questions que se pose Jules Brochon, Doctorant en éthologie, qui mène depuis janvier dernier des recherches inédites pour observer la façon dont les pinnipèdes, famille à laquelle appartiennent les otaries de Californie, présentes au Zoo de La Flèche, utilisent leur odorat pour appréhender leur environnement, se déplacer, chasser ou encore communiquer. Un travail qui pourrait permettre de protéger ces animaux dans leur milieu naturel.

"Mon intérêt pour l’olfaction chez les pinnipèdes résulte des connaissances actuelles : nous savons que dans le monde marin, ce sens joue un rôle important dans la relation mère/enfant, mais nous n’avons pas d’informations sur son usage dans d’autres aspects (chasse, communication, orientation). J’aimerais savoir si les pinnipèdes (otaries, phoques, morses), sont par exemple capables d’appréhender leur environnement et d’agir en conséquence grâce à leur odorat et l’utilisation de fines bulles. Après des premiers résultats fiables et intéressants lors de mon stage de fin d’études, je poursuis mes recherches auprès des équipes du Zoo de La Flèche. "
Jules Brochon, doctorant en éthologie

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Un travail inédit mené sur le parc et qui pourrait aboutir à des applications concrètes dans le milieu naturel. 

Plus facile à mener dans un parc zoologique, du fait de la présence continue des otaries et la possibilité de réaliser avec les soigneurs des exercices réguliers, ce type de recherche pourrait aboutir à des applications concrètes pour protéger les pinnipèdes dans leur milieu naturel. Si les recherches de Jules sont concluantes, elles pourraient mener à élaborer des répulsifs visant à éviter que les otaries ne se prennent dans des filets de pêche. C’est la seconde fois que le Zoo de La Flèche est impliqué dans un travail de recherches portant sur les pinnipèdes. Avec l’Université de La Rochelle et le Parc Marin de la Mer d’Iroise, les équipes du parc ont en effet participé au suivi des phoques gris et veaux le long des côtes françaises, entre 2005 et 2017.

"Nous sommes très fiers d’accueillir Jules et de lui permettre de mener une thèse ambitieuse, qui pourrait aboutir à des applications concrètes en milieu naturel. Pour les équipes du Zoo de La Flèche, cette coopération est une valorisation supplémentaire de leur engagement en faveur de la biodiversité. En faisant profiter Jules de leurs relations privilégiées de travail avec les otaries, elles contribuent ainsi à l’acquisition de nouvelles connaissances scientifiques. C’est enfin une occasion parfaite de rappeler qu’un parc zoologique est un lieu de recherche scientifique et qu’au-delà d’offrir aux chercheurs la possibilité d’effectuer des travaux irréalisables dans le milieu naturel, sa mission est de vulgariser la connaissance scientifique auprès de nos visiteurs, notamment lorsqu’elle nous permet de développer des outils applicables à la conservation de la biodiversité. "
Cyril Hue, vétérinaire au Zoo de La Flèche